Il ne vous a sans doute pas échappé qu'une polémique s'est développée ces derniers mois autour des nouveaux programmes de SVT (Sciences et vie de la terre) de première, qui portait principalement sur le chapitre intitulé "Devenir homme ou femme". Elle a été depuis balayée de l'actualité médiatique par de nouveaux sujets (mort de Kadhafi, élections en Tunisie et autres sauvetage de l'euro) selon un processus bien connu. Néanmoins, plusieurs raisons (structurelles et conjoncturelles) m'invitent à revenir dessus. Tout d'abord, si Denis a voulu faire "Une heure de peine" à cause des polémiques engendrées par les émeutes de banlieue en 2005, pour moi ce fut celle sur "la théorie du genre" - ce qui explique pourquoi les questions de genre seront assez présentes sur ce blog. Par ailleurs, je suis tombé hier par hasard sur le communiqué des députés du groupe SRC appelant au boycott du groupe de travail sur les manuels scolaires. Et quelques heures plus tard, je suis tombé sur cette tribune un peu plus ancienne visant à décrypter cette polémique. Enfin, j'avais esquissé ma position sur cette question dans mon premier billet, et j'avais espéré quelques réactions en commentaire, ce qui ne fut pas le cas.
Si vous avez suivi cette polémique, vous avez pu voir que beaucoup de choses ont déjà été dites. Et je suis plutôt d'accord avec tout ce qui a pu être dit pour défendre le concept de genre (vous pouvez voir les quelques liens que j'ai mis au début du billet sur Grey's Anatomy). Cependant, toutes ces réponses ne m'ont pas vraiment satisfait, car aucune ne permet vraiment de comprendre pourquoi et comment aborder la question du "devenir homme ou femme" dans un cours de SVT au lycée.
La théorie du genre n'existe pas...
Ce manque de précision s'explique par l'importante confusion engendrée par cette polémique, mélangeant un peu tous les sujets, des programmes scolaires aux sexualités minoritaires, en passant par la scientificité des sciences sociales. Je me souviens d'un réveil difficile fin août avec le Journal de 13h (oui, pendant les vacances je me lève à 13h, et alors ?) relatant la récente "fronde" de 80 députés UMP contre le gender (certains sont même aller jusqu'à parler de "théorie du gender sexuel" !?), où en l'espace de 5 minutes, un nombre impressionnant de conneries avait été débité : il y aurait une théorie du genre, celle-ci ne serait pas scientifique parce que sociologique, cette théorie est donc une opinion philosophique, par ailleurs, le transsexualisme serait une pratique sexuelle, et autres joyeusetés dans ce genre (désolé pour le mauvais jeu de mot)...
Même si pour mes brillants lecteurs tout ça doit être bien connu, un petit rappel ne fera pas de mal. Le genre n'est pas une théorie, c'est un concept. Une théorie scientifique peut être entendue de deux manières : un ensemble de propositions logiques empiriquement démontrables (j'exclue les mathématiques, qui pour moi ne sont pas véritablement une science), ou un cadre explicatif général (une sorte de paradigme miniature). Un concept scientifique est un outil heuristique qui permet de produire de la connaissance. Dans le cadre des études de genre, on peut ainsi développer une théorie qui explique les différences de réussite à l'école des garçons et des filles, à partir du concept de genre. Geneviève Fraisse explique très bien cela : on travaille non pas sur le genre, mais avec le genre (elle réussit même à ce que Finkielkraut abandonne l'expression "théorie du genre", c'est dire les qualités de cette chercheuse).
Et pendant qu'on y est, quelques précisions sur les autres conneries. La sociologie est une science, une science sociale certes, mais une science néanmoins. D'ailleurs, je suis pas loin de penser qu'elle est plus scientifique que certaines sciences dites dures, à la fois parce que l'accusation récurrente de ne pas être une "vraie" science oblige les sociologues à réfléchir à la question de la scientificité de la sociologie, et aussi parce que cette question est prise en charge par les sociologues eux-mêmes et non par une autre branche disciplinaire (l'épistémologie). Après avoir cherché en vain des billets synthétiques chez les blogueurs-sociologues, j'ai trouvé des choses (essentiellement d'inspiration bourdieusienne) ici, ici et là, sur cette question. Et sur le transsexualisme, l'acronyme LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) réunit LGB et T uniquement parce qu'ils sont victimes de discriminations qui proviennent des mêmes lieux, et qu'ils ont une importante histoire en commun. Les transsexuels pouvant être homo-, hétéro- ou bisexuels, ils ne se définissent pas par une orientation sexuelle particulière.
...Mais il faut enseigner la théorie du genre en biologie
Face à l'ampleur des débats ouverts par cette polémique, on comprend mieux pourquoi les réponses se sont éparpillées. On a ainsi eu droit à la défense de l'autonomie du champ scientifique, sur le mode "ce n'est pas aux politiques de dire ce qu'est la science" (ou aux cathos d'ailleurs); ce qui est très bien en soi, mais ne nous avance pas beaucoup pour comprendre pourquoi ce nouveau chapitre doit être enseigné en SVT. D'autres (ou plutôt les mêmes) ont aussi défendu la lutte contre l'homophobie et l'intérêt de cet enseignement pour aider les jeunes ayant des questionnements sur leurs orientations sexuelles à se sentir moins "anormaux". Encore une fois, la lutte contre l'homophobie est un combat que je partage et je suis sincèrement touché par les difficultés que l'on peut éprouver lorsqu'adolescent, on se rend compte que l'on a des goûts encore considérés comme déviant (pour ceux que ça intéresse Didier Eribon parle très bien de ces questions dans son autobiographie intellectuelle ou dans ses réflexions sur la question gay). Mais je ne suis pas sur que le cours de SVT soit le lieu le plus approprié pour le faire, et qu'il faudrait plutôt renforcer les dispositifs déjà existants. Enfin, on a pu avoir de très belles présentations des gender studies, faisant d'ailleurs un peu bizarrement de Judith Bulter la papesse de la discipline. Cela a sans doute été utile pour les étudiants en sciences sociales et les curieux qui ne connaissaient pas ce champ disciplinaire, mais ça a surtout servi à faire de Butler l'épouvantail du camp opposé, devenant ainsi l'innocente victime d'une polémique franco-française.
En fin de compte, on n'a pas vraiment eu de réponses sur l'intérêt d'un tel chapitre dans un cours de SVT, et sur la manière de l'enseigner. Il me faut aussi préciser que je n'ai pas eu les manuels entre les mains, et que je n'en connais que des extraits cités par les opposants au nouveau programme. Il semblerait que certains citent Butler, d'autres parlent d'assignation de sexe de la part des parents et des médecins à la naissance, et d'autres propos constructivistes de ce type. Je me demande à ce propos quelles compétences (au sens de compétences professionnelles, je ne doute pas qu'ils soient compétents dans leur domaine respectif) ont les rédacteurs de ces manuels. Au risque de me répéter, tout ceci est évidemment exact, le genre, voire le sexe, est bien une construction sociale, mais je ne vois pas ce que ça vient faire dans un manuel de SVT.
A partir de là, je vais essayer de présenter ce qu'il me semble devoir être enseigné dans cette partie du programme. L'idée, qui peut paraître étrange, est qu'il faut enseigner des savoirs "négatifs" (entendu "sur ce qui n'est pas" à l'inverse des savoirs positifs "sur ce qui est" qu'on distingue des savoirs normatifs "sur ce qui devrait être"). Le professeur de biologie doit ici enseigner son ignorance : la biologie permet de comprendre et d'expliquer les comportements femelle et mâle (pour l'être humain ça se limite essentiellement à la reproduction), mais ne permet d'expliquer ni de comprendre les comportements féminins ou masculins. Et c'est peut-être là que réside une improbable théorie du genre : la biologie est incapable d'expliquer la quasi-totalité des comportements liés au sexe des individus, les facteurs explicatifs sont donc environnementaux (i.e. socio-culturels), et leur analyse relève d'autres disciplines. La théorie du genre serait ainsi une théorie biologique. Ce qui est plutôt vrai historiquement. En effet, si certains anthropologues, comme Margaret Mead, avaient déjà l'intuition que la part d'acquis était essentiel dans la constitution des identités féminines et masculines, ce sont des médecins qui ont montré les premiers que l'inné n'expliquait ni l'identité ni l'orientation sexuelle. On pourrait alors enseigner les travaux fondateurs de John Money ou de Robert Stoller, et aborder la question des intersexes. On pourrait aussi enseigner les acquis des neurosciences sur la plasticité du cerveau, vulgarisés par Catherine Vidal, voire leur présenter certains acquis de la biologie et de l'épistémologie féministe (je pense par exemple à Anne Fausto-Sterling). Enfin, et à titre uniquement d'illustration, il pourrait être utile de présenter quelques descriptions anthropologiques de la diversité humaine des façons d'être une femme ou un homme.
Pour aller plus loin :
Pour faire le point sur les notions de sexe, de genre et de sexualité, je vous recommande vivement la petite synthèse d'Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités.
Vous pourrez aussi trouver plein d'informations utiles sur le site du projet ANR Biosex, co-dirigé par Elsa Dorlin, en particulier dans leurs dossiers thématiques.
Enfin, sur les liens entre sexe et cerveau, Catherine Vidal a publié plusieurs ouvrages de vulgarisation. Je vous recommande Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau ?, très synthétique et pas cher.
La théorie du genre n'existe pas...
Ce manque de précision s'explique par l'importante confusion engendrée par cette polémique, mélangeant un peu tous les sujets, des programmes scolaires aux sexualités minoritaires, en passant par la scientificité des sciences sociales. Je me souviens d'un réveil difficile fin août avec le Journal de 13h (oui, pendant les vacances je me lève à 13h, et alors ?) relatant la récente "fronde" de 80 députés UMP contre le gender (certains sont même aller jusqu'à parler de "théorie du gender sexuel" !?), où en l'espace de 5 minutes, un nombre impressionnant de conneries avait été débité : il y aurait une théorie du genre, celle-ci ne serait pas scientifique parce que sociologique, cette théorie est donc une opinion philosophique, par ailleurs, le transsexualisme serait une pratique sexuelle, et autres joyeusetés dans ce genre (désolé pour le mauvais jeu de mot)...
Même si pour mes brillants lecteurs tout ça doit être bien connu, un petit rappel ne fera pas de mal. Le genre n'est pas une théorie, c'est un concept. Une théorie scientifique peut être entendue de deux manières : un ensemble de propositions logiques empiriquement démontrables (j'exclue les mathématiques, qui pour moi ne sont pas véritablement une science), ou un cadre explicatif général (une sorte de paradigme miniature). Un concept scientifique est un outil heuristique qui permet de produire de la connaissance. Dans le cadre des études de genre, on peut ainsi développer une théorie qui explique les différences de réussite à l'école des garçons et des filles, à partir du concept de genre. Geneviève Fraisse explique très bien cela : on travaille non pas sur le genre, mais avec le genre (elle réussit même à ce que Finkielkraut abandonne l'expression "théorie du genre", c'est dire les qualités de cette chercheuse).
Et pendant qu'on y est, quelques précisions sur les autres conneries. La sociologie est une science, une science sociale certes, mais une science néanmoins. D'ailleurs, je suis pas loin de penser qu'elle est plus scientifique que certaines sciences dites dures, à la fois parce que l'accusation récurrente de ne pas être une "vraie" science oblige les sociologues à réfléchir à la question de la scientificité de la sociologie, et aussi parce que cette question est prise en charge par les sociologues eux-mêmes et non par une autre branche disciplinaire (l'épistémologie). Après avoir cherché en vain des billets synthétiques chez les blogueurs-sociologues, j'ai trouvé des choses (essentiellement d'inspiration bourdieusienne) ici, ici et là, sur cette question. Et sur le transsexualisme, l'acronyme LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) réunit LGB et T uniquement parce qu'ils sont victimes de discriminations qui proviennent des mêmes lieux, et qu'ils ont une importante histoire en commun. Les transsexuels pouvant être homo-, hétéro- ou bisexuels, ils ne se définissent pas par une orientation sexuelle particulière.
...Mais il faut enseigner la théorie du genre en biologie
Face à l'ampleur des débats ouverts par cette polémique, on comprend mieux pourquoi les réponses se sont éparpillées. On a ainsi eu droit à la défense de l'autonomie du champ scientifique, sur le mode "ce n'est pas aux politiques de dire ce qu'est la science" (ou aux cathos d'ailleurs); ce qui est très bien en soi, mais ne nous avance pas beaucoup pour comprendre pourquoi ce nouveau chapitre doit être enseigné en SVT. D'autres (ou plutôt les mêmes) ont aussi défendu la lutte contre l'homophobie et l'intérêt de cet enseignement pour aider les jeunes ayant des questionnements sur leurs orientations sexuelles à se sentir moins "anormaux". Encore une fois, la lutte contre l'homophobie est un combat que je partage et je suis sincèrement touché par les difficultés que l'on peut éprouver lorsqu'adolescent, on se rend compte que l'on a des goûts encore considérés comme déviant (pour ceux que ça intéresse Didier Eribon parle très bien de ces questions dans son autobiographie intellectuelle ou dans ses réflexions sur la question gay). Mais je ne suis pas sur que le cours de SVT soit le lieu le plus approprié pour le faire, et qu'il faudrait plutôt renforcer les dispositifs déjà existants. Enfin, on a pu avoir de très belles présentations des gender studies, faisant d'ailleurs un peu bizarrement de Judith Bulter la papesse de la discipline. Cela a sans doute été utile pour les étudiants en sciences sociales et les curieux qui ne connaissaient pas ce champ disciplinaire, mais ça a surtout servi à faire de Butler l'épouvantail du camp opposé, devenant ainsi l'innocente victime d'une polémique franco-française.
En fin de compte, on n'a pas vraiment eu de réponses sur l'intérêt d'un tel chapitre dans un cours de SVT, et sur la manière de l'enseigner. Il me faut aussi préciser que je n'ai pas eu les manuels entre les mains, et que je n'en connais que des extraits cités par les opposants au nouveau programme. Il semblerait que certains citent Butler, d'autres parlent d'assignation de sexe de la part des parents et des médecins à la naissance, et d'autres propos constructivistes de ce type. Je me demande à ce propos quelles compétences (au sens de compétences professionnelles, je ne doute pas qu'ils soient compétents dans leur domaine respectif) ont les rédacteurs de ces manuels. Au risque de me répéter, tout ceci est évidemment exact, le genre, voire le sexe, est bien une construction sociale, mais je ne vois pas ce que ça vient faire dans un manuel de SVT.
A partir de là, je vais essayer de présenter ce qu'il me semble devoir être enseigné dans cette partie du programme. L'idée, qui peut paraître étrange, est qu'il faut enseigner des savoirs "négatifs" (entendu "sur ce qui n'est pas" à l'inverse des savoirs positifs "sur ce qui est" qu'on distingue des savoirs normatifs "sur ce qui devrait être"). Le professeur de biologie doit ici enseigner son ignorance : la biologie permet de comprendre et d'expliquer les comportements femelle et mâle (pour l'être humain ça se limite essentiellement à la reproduction), mais ne permet d'expliquer ni de comprendre les comportements féminins ou masculins. Et c'est peut-être là que réside une improbable théorie du genre : la biologie est incapable d'expliquer la quasi-totalité des comportements liés au sexe des individus, les facteurs explicatifs sont donc environnementaux (i.e. socio-culturels), et leur analyse relève d'autres disciplines. La théorie du genre serait ainsi une théorie biologique. Ce qui est plutôt vrai historiquement. En effet, si certains anthropologues, comme Margaret Mead, avaient déjà l'intuition que la part d'acquis était essentiel dans la constitution des identités féminines et masculines, ce sont des médecins qui ont montré les premiers que l'inné n'expliquait ni l'identité ni l'orientation sexuelle. On pourrait alors enseigner les travaux fondateurs de John Money ou de Robert Stoller, et aborder la question des intersexes. On pourrait aussi enseigner les acquis des neurosciences sur la plasticité du cerveau, vulgarisés par Catherine Vidal, voire leur présenter certains acquis de la biologie et de l'épistémologie féministe (je pense par exemple à Anne Fausto-Sterling). Enfin, et à titre uniquement d'illustration, il pourrait être utile de présenter quelques descriptions anthropologiques de la diversité humaine des façons d'être une femme ou un homme.
Pour aller plus loin :
Pour faire le point sur les notions de sexe, de genre et de sexualité, je vous recommande vivement la petite synthèse d'Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités.
Vous pourrez aussi trouver plein d'informations utiles sur le site du projet ANR Biosex, co-dirigé par Elsa Dorlin, en particulier dans leurs dossiers thématiques.
Enfin, sur les liens entre sexe et cerveau, Catherine Vidal a publié plusieurs ouvrages de vulgarisation. Je vous recommande Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau ?, très synthétique et pas cher.
Bonjour,
RépondreSupprimerEn me baladant sur la toile j’atterris ici (via le blog de Baptiste Colmont pour être précis).
J'ai participé à une petite discussion sur le sujet ici (http://forums.futura-sciences.com/debats-scientifiques/501342-theorie-gender-a-lecole.html)
Je n'irai pas aussi vite en besogne que vous, certains psychologues n'ont pas renoncé à une explication par des concepts biologiques du comportement sexué - bien au-delà de la reproduction stricto sensu. Je pense aux innombrables publication d'evopsy (evolutionnary psychology) montrant (avec plus ou moins de qualité méthodologique) que les femmes sont plus infidèles pendant la période d'ovulation, les homosexuels s'occupent plus des enfants, etc avec explication darwinienne à la clef.
C'est ce qui m'a amené dans le débat évoqué ci-dessus a cette position : ce qu'a à dire la biologie sur le sujet est trop complexe pour être enseigné à ce niveau d'études.
Sur l'evopsy, je pense un peu la même chose que Denis Colombi : http://uneheuredepeine.blogspot.com/2011/02/miseres-de-levolutionnisme.html
RépondreSupprimerEnsuite, c'est une discipline que je connais très mal, mais qui semble poser un double problème : non prise en compte de la diversité anthropologique (donner une explication universelle à des comportements qui ne le sont pas, et au minimum problématique), non prise en compte des recherches en neurosciences sur la plasticité du cerveau. D'après ce que j'ai pu lire, essentiellement chez Catherine Vidal, il n'y a pas de différences significatives entre le cerveau des hommes et celui des femmes, de même les hormones influencent très peu le fonctionnement du cerveau (en dehors de grandes perturbations hormonales comme la grossesse). A partir de là, expliquer des différences qui n'existent pas vraiment me semblent aussi problématique.
Ensuite, les travaux que je cite à la fin du billet semblent faire largement consensus dans la communauté scientifique. A partir de là, je vois pas pourquoi ils ne pourraient pas être enseignés à des lycéens.
Enfin, la complexité du sujet me parait être un mauvais argument. D'abord parce qu'il est toujours possible d'enseigner une version simplifiée des connaissances. En l’occurrence, dire a minima que la majeur partie des différences hommes-femmes ne s'expliquent pas par le biologique me semble accessible à des élèves de premières. Ensuite, parce que de nombreux sujets complexes sont enseignés aux lycéens (la plupart des questions abordées en SES font encore l'objet de controverses scientifiques par exemple).